Hiver 2025 : bilan et tendances

La saison hivernale 2025 touche à sa fin. L’occasion de dresser un bilan de l’hiver 2025  et de s’intéresser à l’évolution des comportements des Français à la montagne en hiver.

Pour la saison d’hiver 2025, les stations de montagne françaises affichent un taux d’occupation moyen de l’ordre de 83%. Cette valeur est équivalente à celle enregistrée à la même période l’année passée.

Lors des vacances de fin d’année, le bon enneigement a permis d’équilibrer la fréquentation dans les différents massifs. Les pratiquants de ski ont connu des conditions bien meilleures qu’en 2024 sur l’ensemble des massifs, notamment dans le Massif-Central et les Vosges.

Le bilan est plus mitigé pour les vacances d’hiver. En effet, le taux de satisfaction est globalement bon dans les stations des Alpes du Nord, avec 77 % de professionnels satisfaits de l’activité sur la période. Mais la tendance est moins favorable sur les stations du Massif central et du Jura. Ainsi, pour 39 % des professionnels des stations du Massif central et 68% de ceux du Jura, la fréquentation sur les vacances d’hiver 2025 a baissé, sous l’effet de la météo et des conditions d’enneigement. 

L’attractivité pour la montagne en hiver ne faiblit donc pas. Pour aller plus loin, intéressons-nous aux tendances observées ces 3 dernières années, sur la fréquentation et les comportements des visiteurs.

Atout France réalise actuellement une série d’enquêtes sur les pratiques de la montagne, sur une période de 3 ans. Le premier volet, le Baromètre Montagne Hiver, a été publié. En voici les tendances.

Il en ressort que 30% des Français fréquentent la montagne en hiver, 24% en séjour et 6% à la journée. Que ce soit en journée ou en séjour, les 3 activités principalement pratiquées sont les mêmes : les activités de neige, les randonnées et les visites.

En hiver, le ski reste le 1er déclencheur de séjour, pour 40% des Français.

Pendant les séjours, les activités neige représentent 82% des activités pratiquées régulièrement par les vacanciers. Le ski alpin est l’activité la plus pratiquée pour 47% d’entre eux (27% pour le ski de fond). La 1ère activité hors neige est la marche, avec 45% de pratiquants réguliers. Les activités non sportives ne sont pas en reste, même en sortie journée, et font la part belle à la découverte du patrimoine local ou à la détente.

La dépendance à la neige

L’attachement au ski, et plus globalement aux activités neige, reste très important. Il reste la motivation principale pour aller en montagne l’hiver. Globalement, plus de 80% des pratiquants de ski, alpin comme nordique, indiquent avoir l’intention de poursuivre, voire intensifier, leur pratique à l’avenir.

La dépendance à la neige reste donc forte, et le restera probablement. Les pratiquants vont en priorité se tourner vers les stations situées en altitude pour assurer la pratique de leurs activités « neige ». Par ailleurs, 2 Français sur 3 ayant séjourné en montagne estiment que la production de neige de culture en station est indispensable ou plutôt utile.

Les destinations de basse ou moyenne altitude, qui présentent un risque plus important de déficit d’enneigement, attirent moins. Elles doivent donc mettre en avant d’autres atouts.

Le budget

Partout, on relève des difficultés liées au pouvoir d’achat, ce qui peut réfréner les envies de montagne des Français. Pour 50% des personnes interrogées, le prix reste le frein majeur au fait d’envisager un séjour à la montagne en hiver. Selon skidata.io, un séjour au ski représente en moyenne un budget de 445 € pour un adulte (hébergement, location de matériel et forfait de ski). Budget auquel il faut rajouter le coût des repas, des autres activités et du transport.

Ce peut être un facteur explicatif du développement de la multi-activité en hiver : réduire ou arrêter sa « consommation » de ski alpin allège le coût du séjour. Proposer un panel d’activités alternatives moins onéreuses pourrait donc permettre à un plus large publique de fréquenter la montagne en hiver. Cela pourrait aussi aider à maintenir ou accroitre l’attractivité des régions de moyenne montagne touchées par le manque de neige. Les stations offrant des domaines skiables de taille modeste peuvent aussi tirer leur épingle du jeu en proposant des tarifs plus doux.

La surfréquentation

Avec la raréfaction de la neige à basse et moyenne altitude, le nombre de sites en mesure de garantir un enneigement suffisant et de qualité se réduit, conduisant à un flux de fréquentation plus ciblée sur les sites d’altitude. De plus, la période d’enneigement se fait plus courte et plus irrégulière. Depuis plusieurs années, nous connaissons de gros redoux qui peuvent « lessiver » le manteau neigeux en quelques jours. Les pratiquants vont donc se rendre en montagne quand la neige y est, tous au même moment.

Ainsi, on observe un double phénomène de concentration, géographique et périodique. Les pratiquants se retrouvent aux mêmes endroits, aux mêmes moments. Et les situations d’engorgement des sites se multiplient, avec des routes d’accès embouteillées, des parkings saturés et des files d’attente aux remontées mécaniques. Ces situations créent de l’insatisfaction. Pour 31% des séjournants, la crainte d’une fréquentation excessive est un frein à la réservation d’un séjour en montagne.

N’est-ce pas une autre carte à jouer pour la moyenne montagne ? Il y a peut-être moins de neige, mais le vacancier est assuré de profiter d’un séjour serein, au calme.

L’évolution des attentes : une opportunité à saisir

On le constate, chaque frein peut cacher des opportunités de fréquenter la montagne autrement. D’autant que les comportements sont entrain de changer.

Les mentalités et les attentes des visiteurs évoluent.  Le tout-ski laisse place à la recherche d’autres activités, sportives ou non. Le ski reste important, mais d’autres critères sont désormais pris en compte dans le choix d’un séjour : cadre naturel, patrimoine, animations, visite,… On peut imaginer que la tendance va se poursuivre, et que, même avec une offre ski dégradée, la montagne restera attractive en hiver.

Ces évolutions sont autant de pistes à exploiter par les destinations de montagne, pour sortir gagnantes des enjeux induits par le changement climatique.

Retrouvez la totalité du baromètre Harris : https://www.atout-france.fr/fr/actualites/barometre-montagne-multi-saisons-focus-hiver

Sources : Atout France, Skidata


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